Page:Gouges - Le Prince Philosophe, 1792, I.djvu/173

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

muses ; qu’elle s’exposât aux traits impuissans que leur petite malignité lance sur les femmes qui dédaignent leurs adulations, leurs complimens, leurs épîtres en vers, et tout ce fatras de rimes qui est si assommant pour une femme d’un vrai mérite.

Uranie, sans doute, étoit née pour faire une femme aimable, si son esprit n’avoit point été empoisonné par des chevaliers de la tournure de celui qui vous a présenté chez elle. Il n’a la bouche ouverte que pour lui dire un mensonge ou une fadeur. Elle en est fatiguée, mais elle est habituée à ce régime, et préféreroit de mourir d’indigestion que de cesser d’être alimentée de toutes ces sottes