Page:Gouges - Le Prince Philosophe, 1792, II.djvu/103

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sultan consentit lui-même à se séparer de sa fille ; mais, pour ne point affecter la sultane, on résolut de partir incognito. On choisit la nuit pour ce départ. La princesse pleuroit amèrement de quitter sa tendre mère ; mais elle vouloit aussi suivre un époux adoré. La bonne Silvia cependant fut du voyage, ce qui calmoit un peu les regrets de la princesse. Le sultan seul et son premier ministre accompagnèrent la princesse jusqu’au vaisseau du roi de Siam. On ne peut rendre le moment de leur séparation. Qu’eût-ce donc été, si la sultane n’avoit pas ignoré le départ de sa fille ! Ô père tendre, si ton ambition est satisfaite, ton amour paternel ne