Page:Gouges - Le Prince Philosophe, 1792, II.djvu/132

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château le mandarin, sans que personne s’en apperçût. On eut tout de suite recours aux déguisemens. Une de ses confidentes proposa de s’habiller en homme, pour aller faire part au mandarin du projet de la reine. Ce projet fut aussi-tôt exécuté qu’arrêté.

Cette femme arriva dans la nuit chez le mandarin, et demanda à lui parler de la part d’une personne qui ne vouloit point être connue. Trois ans s’étoient écoulés depuis que la liaison du mandarin avec la reine avoit cessé, et trois ans sont bien longs pour un infidèle. Le mandarin reconnut tout de suite la confidente travestie. Il prit la lettre de la reine ; et soit que son cœur se fût refroidi,