Page:Gouges - Le Prince Philosophe, 1792, II.djvu/165

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au pied d’un arbre, et chante ces paroles.


Vastes bois, temples antiques,
Rochers prêts à tomber sur moi,
Et vous, Pins mélancoliques,
Vous ne m’inspirez pas d’effroi.
Dans l’horreur de vos ténèbres,
Où mon chagrin me poursuit,
Je me plais aux cris funèbres
Des tristes oiseaux de la nuit.


Hélas ! depuis qu’une ingrate
A trahi les plus tendres amours,
Il n’est plus rien qui me flatte,
Et je fuis la clarté du jour.
Je n’aime que la nuit sombre,
Où je rêve à mon malheur,
Dans le silence et dans l’ombre
Je jouis mieux de ma douleur.


Ô toi ! que j’ai tant aimée
Pense que je t’aime encor,
Et dans ton âme alarmée
Ne sens-tu pas quelque remord ?