Page:Gouges - Le Prince Philosophe, 1792, II.djvu/166

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Viens avec moi, si tu m’aimes ;
Habiter dans ces déserts :
Nous y vivrons pour nous-mêmes
Oubliés de tout l’univers.



Non, j’ai cessé de te plaire.
C’est un crime : il faut m’en punir,
Oisif, errant, solitaire,
Loin de toi je dois me bannir.
Reste, embellis par tes charmes
Les lieux dont tu fais l’honneur ;
Et ne viens point voir mes larmes,
Elles troubleroient ton bonheur.


Almoladin écoutoit ce jeune homme avec plaisir. Il entendit qu’il disoit : Voilà la terrible demeure du vieux Derviche et de ses disciples. Je tremble, mais n’importe, il faut le consulter : on assure qu’il lit dans l’avenir. Approchons de cette terrible enceinte. Almoladin se dit en lui-