Page:Gouges - Le Prince Philosophe, 1792, II.djvu/75

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elle ne laissoit pas passer un jour sans se faire conduire au temple pour adorer la divinité, et lui faire des sacrifices. Sa piété fit le plus grand plaisir à Almoladin ; mais elle avoit perdu son estime et son amitié. Il ne pouvoit que la plaindre. Le sentiment de la pitié a bien du pouvoir sur les âmes pures et honnêtes, et c’est tout ce qu’éprouvoit le roi de Siam pour son épouse. Son fils faisoit tous les jours de nouveaux progrès. Ce prince développa à douze ans une capacité assez grande pour pouvoir gouverner déjà lui-même un royaume. Almoladin avoit projetté secrètement de déposer sa couronne entre les mains de son fils, de laisser son épouse