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ET L’ANARCHIE

sa véritable nature, avaient étudié avec un égal succès la sociologie, passé au crible du raisonnement toutes les institutions sociales qui nous régissent, nul doute que leurs conclusions eussent été différentes.


Puisqu’ils ont admis que l’homme agit sous l’impulsion d’influences extérieures, ils doivent être amenés à rechercher quelles sont ces causes ; en étudiant l’homme réputé criminel et ses actes, l’étude de la nature de ces actes doit forcément s’imposer à leur esprit et leur faire rechercher pourquoi ils sont en antagonisme avec les lois de la société. C’est ici que les influences de milieu, les préjugés d’éducation, leur ignorance relative des questions scientifiques qu’ils n’ont pas étudiées, se combinent pour leur dicter, à leur insu, des conclusions si favorables à l’ordre de choses existant qui font que, tout en le reconnaissant mauvais, tout en demandant une amélioration pour les déshérités, ils ne peuvent concevoir rien de mieux en dehors de l’autorité ! Habitués à ne se mouvoir que la chaîne au cou et sous les morsures du fouet du pouvoir, les plus indépendants voudraient bien en être débarrassés pour eux-mêmes, pour une petite minorité, mais leur conception ne peut admettre que l’humanité marche sans lisières, sans cachots et sans chaînes.


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