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ET L’ANARCHIE

pues ou abâtardies par notre société actuelle pour commettre quelques-uns de ces crimes auxquels on ne peut trouver d’autres causes que la folie, ces individus ne relèveraient plus que de la science et non du bourreau, cet assassin à gages de la société capitaliste et autoritaire.


Vous faites la guerre aux voleurs et aux assassins, dites-vous ? mais qu’est-ce qu’un voleur et un assassin ? — Des individus, direz-vous, qui prétendent vivre à ne rien faire, aux dépens de la société. Mais jetez donc un coup d’œil sur votre société, vous reconnaîtrez qu’elle fourmille de voleurs et que, loin de les punir, vos lois ne sont faites que pour les protéger. Loin de punir la paresse, elle présente comme idéal et récompense le plaisir de ne rien faire à ceux qui peuvent arriver, par n’importe quels moyens, à bien vivre sans rien produire.

Vous punissez comme voleur le malheureux qui, n’ayant pas de travail, risque le bagne pour s’emparer du morceau de pain qui doit apaiser sa faim ; mais vous vous inclinerez chapeau bas devant l’accapareur millionnaire qui, à l’aide de ses capitaux, aura raflé sur le marché les objets nécessaires à la consommation de tous, pour les leur revendre avec une majoration de 50 pour 100 ; vous irez vous presser bien humbles et bien soumis dans les antichambres du financier qui, d’un coup de bourse,