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ET L’ANARCHIE

devra cinquante francs le mobilier qui en aura coûté quatre ou cinq cents, et représente les économies d’une partie de son existence.

Votre justice n’a pas assez de rigueurs pour le voleur en haillons, mais elle protège ceux qui opèrent sur une classe, sur une nation tout entière. Toutes vos institutions n’ont-elles pas été établies pour assurer aux possédants la libre possession de ce qu’ils ont pris aux dépossédés.


Mais ce qui nous révolte encore plus, ce sont toutes ces formes hypocrites que l’on emploie pour nous faire considérer comme choses sacrées toutes ces bouffonneries théâtrales dont les bourgeois entourent leurs sinistres comédies et qu’ils n’ont pas le courage d’avouer franchement.

Et encore, non, ce qui nous révolte le plus, c’est l’attitude de tous ces saltimbanques qui, sous prétexte d’attaquer le régime existant, l’attaquent dans les hommes qui appliquent les textes, dans la manière dont ils les appliquent, mais ont soin d’en respecter l’essence même, de façon à faire croire qu’il peut y avoir trente-six manières d’appliquer la loi, et que, parmi ces trente-six manières, il peut y en avoir une bonne, que parmi les hommes qui escaladeront le pouvoir, il pourra s’en trouver d’assez honnêtes, d’assez larges dans leurs vues, des hommes, enfin, comme il n’en existe pas, qui pour-