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ET L’ANARCHIE

et communisme hurlaient d’être accolés ensemble. Nous démontrerons, à l’encontre de cette insinuation, que l’individualité ne peut se développer que dans la communauté ; que cette dernière ne saurait exister que si la première évolue librement, et qu’elles se complètent l’une par l’autre.


C’est cette diversité de questions à attaquer et à résoudre qui a fait le succès des idées anarchistes et a contribué à leur rapide expansion : si bien que, lancées par un groupe d’inconnus, sans moyens de propagande, elles envahissent aujourd’hui, avec plus ou moins de succès, les sciences, les arts et la littérature.

La haine de l’autorité, les revendications sociales datent de loin ; elles commencent aussitôt que l’homme a pu se rendre compte qu’on l’opprimait. Mais par combien de phases et de systèmes a-t-il fallu que passe l’idée pour arriver à se concréter sous sa forme actuelle ?


C’est Rabelais qui, un des premiers, en formule l’intuition en décrivant la vie de l’abbaye de Thélèmes, mais combien obscure elle est encore ; combien peu il la croit applicable à la société entière, puisque l’entrée de la communauté est réservée à une minorité de privilégiés, servis par une domesticité attachée à leur personne.

En 93, on parle bien des anarchistes. Jacques