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LA SOCIÉTÉ MOURANTE

essentiellement d’action, plus nombreux chez ses adeptes se trouvent ces tempéraments révolutionnaires. De là la multiplication de ces actes de révolte que déplorent les esprits timorés, mais qui, selon nous, ne sont autre chose que la preuve du progrès des idées.


Ce serait faire le jeu des exploiteurs que de prêcher la résignation aux exploités, nous laissons ce rôle au christianisme. Ce n’est pas en se résignant, ni en espérant, que l’on change rien à sa situation, c’est en agissant ; or, la meilleure manière d’agir, c’est de supprimer les obstacles qui entravent votre route.

Assez longtemps les hommes se sont prosternés devant le pouvoir, assez longtemps ils ont attendu leur rédemption des sauveurs providentiels, trop longtemps ils ont cru aux changements politiques, à l’efficacité des lois. La mise en pratique de nos idées exige des hommes conscients d’eux-mêmes et de leur force, sachant faire respecter leur liberté tout en ne se faisant pas les tyrans des autres, n’attendant rien de personne, mais tout d’eux-mêmes, de leur initiative, de leur activité et de leur énergie ; ces hommes ne se trouveront qu’en leur enseignant la révolte et non la résignation.