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ET L’ANARCHIE

quelques attaques contre la bourgeoisie, se gardant bien de parler de la révolution et trouvant plus de profit à intriguailler avec les partis politiques pour assurer l’élection de leurs candidats, se basant sur l’adage : Passe-moi la casse, je te passerai le séné.


Autre vice rédhibitoire : le suffrage universel est un moyen d’étouffer l’initiative individuelle que nous proclamons et que nous devons, bien au contraire, chercher à développer de toutes nos forces. C’est un instrument d’autorité et nous poursuivons l’affranchissement intégral de l’individualité humaine ; c’est un instrument de compression et nous cherchons à inspirer la révolte. Loin de pouvoir nous servir, le suffrage universel ne peut que nous entraver ; nous devons le combattre.

Disant aux individus de ne pas se donner de maîtres, d’agir d’après leurs propres inspirations, de ne pas subir de compression qui les force à faire ce qui leur semble mauvais, nous ne pouvons pas, sous peine d’être illogiques, leur dire de se plier aux intrigues de coulisses d’un comité électoral, de choisir des hommes qui seront chargés de leur faire des lois auxquelles tous devront obéir, et entre les mains desquels ils devront abdiquer toute volonté, toute initiative.

Il y a là une contradiction flagrante qui devrait frapper les moins clairvoyants ; car, cette contradiction nous briserait cette arme entre les mains,

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