Page:Grave - La Société mourante et l’anarchie.djvu/263

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
247
ET L’ANARCHIE

Si la journée de travail était réduite à huit heures, disent les défenseurs de cette réforme, cela diminuerait les chômages qui proviennent de la trop grande production, tout le monde travaillerait, cela permettrait aux ouvriers de faire augmenter leur salaire par la suite.

À première vue ce raisonnement semble logique, mais rien de plus faux pour qui s’est rendu compte des phénomènes engendrés par l’organisation vicieuse de ce que l’on est convenu d’appeler la Société d’aujourd’hui.

Au chapitre Propriété, nous avons démontré que, si les magasins regorgent de produits, ce n’est pas parce que la production est trop grande, mais bien parce que la plus grande partie des producteurs est réduite à la misère et ne peut consommer selon ses besoins ; le moyen le plus logique pour le travailleur, pour s’assurer du travail, serait, par conséquent, de s’emparer des produits qu’il a fabriqués, dont on l’a frustré, et de les consommer. Nous ne nous étendrons donc pas davantage sur ce sujet ; il ne nous reste qu’à démontrer que ce n’est pas l’application de cette réforme qui apportera aux travailleurs le moindre avantage pécuniaire.


Quand un bourgeois engage ses capitaux dans une industrie, c’est qu’il espère que cette industrie fera fructifier lesdits capitaux. Or, dans l’état actuel, le patron estime qu’il lui faut dix, onze et douze