Page:Grave - La Société mourante et l’anarchie.djvu/51

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
35
ET L’ANARCHIE

que s’instruire est une des formes de la lutte sociale.

La durée et la possibilité de leur exploitation par la classe bourgeoise, proviennent de leur ignorance ; il faut qu’ils sachent s’affranchir intellectuellement, s’ils veulent être aptes à s’affranchir matériellement. S’ils reculaient déjà devant les difficultés de cette émancipation qui ne dépend que de leur vouloir, que sera-ce donc devant les difficultés d’une lutte plus active où il faudra dépenser une force de caractère et une somme de volonté incommensurables ?

Tout inutile et nuisible qu’elle soit, la bourgeoisie n’en a pas moins concentré dans les cerveaux de quelques-uns des siens toutes les connaissances scientifiques nécessaires au développement de l’humanité. Si nous ne voulons pas que la révolution soit un retour en arrière, il faut que le travailleur soit apte à remplacer intellectuellement la bourgeoisie qu’il veut culbuter ; il ne faut pas que son ignorance soit un obstacle au développement des connaissances déjà acquises. S’il ne les connaît pas à fond, il doit être apte à les comprendre lorsqu’il se trouvera en leur présence.


Certes, nous comprenons toutes les impatiences, nous nous imaginons parfaitement que ceux qui ont faim voudraient voir luire le jour où ils pourront apaiser leur faim ; nous nous rendons parfai-