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LA SOCIÉTÉ MOURANTE

morale, le patriotisme, l’utilité sociale, etc. ; aujourd’hui en leur faisant espérer par le suffrage universel une multitude de réformes et d’améliorations impossible à effectuer ; — car on ne peut empêcher les maux qui découlent de l’essence même de l’organisation sociale, tant que l’on ne s’attaquera qu’aux effets, sans rencontrer une cause, tant que l’on ne transformera pas la société elle-même. — Donc, que messieurs les exploiteurs du pauvre proclament le pur droit de la force et nous verrons ce que durera leur domination. À la force, la force répondra !


Quand l’homme commença à se grouper avec ses semblables, il devait être encore un animal plutôt qu’un homme, les idées de morale, de justice n’existaient pas encore chez lui. Ayant à lutter contre les autres animaux, contre la nature entière, les premiers groupements durent se former par la nécessité même d’une association de forces et non par besoin de la solidarité. Nul doute, comme nous l’avons déjà dit, que ces associations ne furent que temporaires à leur début, limitées à la capture du gibier poursuivi, au renversement de l’obstacle à vaincre, plus tard au refoulement ou à la mort de l’assaillant.

Ce n’est qu’en pratiquant ainsi l’association que les hommes furent amenés à en comprendre l’im-