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ET L’ANARCHIE

sent que l’homme, pour affirmer son autorité sur sa progéniture, a besoin de faits pour prouver sa paternité. Il n’en aurait pas besoin, si elle ne lui était pas contestée par des coutumes antérieures, qui ont pu disparaître, mais dont le souvenir se perpétue par la pratique des coutumes réactives qu’elles ont suscitées.


Et l’union entre l’homme et la femme, combien de fois n’a-t-elle pas variée ? Au début, dès les tout commencements de l’humanité, il n’y a aucune forme de mariage, la promiscuité la plus complète règne entre les sexes, l’homme s’accouple avec la première femelle venue, celle-ci accepte ou subit les caresses de tous les mâles qui la prennent.

L’homme se développant et devenant un peu moins grossier, une très grande promiscuité règne encore, mais on commence à distinguer un premier degré de parenté. On n’a pas encore appris à discerner bien distinctement les termes de père, mère, frère, sœur, mais les unions sont défendues entre tribus portant le même totem, ayant la même origine commune ; mais les femmes continueront à appartenir à tous les hommes, ceux-ci à toutes les femmes du clan.

Plus tard, le mâle ayant été reconnu le chef de la famille, celle-ci commencera bien à reconnaître quelques degrés dans la parenté et la filiation, mais les mariages continueront à se faire entre frères et