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ET L’ANARCHIE

jours ensemble, ne pourraient le faire sous prétexte que l’on aurait rendu les unions libres. Ils n’ont jamais dit que le père et la mère ne pourraient élever leurs enfants, parce qu’ils demandent qu’on respecte la liberté de ces derniers, qu’ils ne soient plus considérés comme une chose, comme une propriété par leurs ascendants.

Certainement ils veulent abolir la famille juridique, ils veulent que l’homme et la femme soient libres de se donner et de se reprendre quand il leur fait plaisir. Ils ne veulent plus d’une loi stupide et uniforme réglementant leurs rapports dans des sentiments si complexes et si variés que ceux qui procèdent de l’amour.


Si les sentiments de l’être humain sont portés vers l’inconstance, si son amour ne peut se fixer sur le même objet, comme le prétendent ceux qui veulent réglementer les relations sexuelles, que nous importe ! que pouvons-nous y faire ? Puisque jusqu’à présent, la compression n’a pu rien empêcher, que nous donner des vices nouveaux, laissons donc libre la nature humaine, laissons-la évoluer où la portent ses tendances, ses aspirations. Elle est, aujourd’hui, assez intelligente pour savoir reconnaître ce qui lui est utile ou nuisible, pour reconnaître, par l’expérience, dans quel sens elle doit évoluer. La loi d’évolution fonctionnant librement, nous sommes certains que ce seront les plus

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