Page:Grenier - La Mort du Juif-errant, 1857.djvu/110

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« Et la nuit avançait ; des sphères infinies
J’entendais sur mon front flotter les harmonies.
Je sentis je ne sais quel attendrissement ;
L’extase me saisit et le ravissement.
L’ombre qui divisait en deux l’amphithéâtre
Parut en élargir les flancs dans l’air bleuâtre ;
Et le cirque, élevant plus haut son front géant,
Entr’ouvrit plus profond son cratère béant.
Tout à coup, en plongeant mes yeux dans cet abîme,
Je sentis aux cheveux le frisson du sublime,
Et je crus devant moi voir passer en ce lieu
Comme une vision de la splendeur de Dieu !
Tout prit un autre aspect à mes yeux ; le silence
Parut comme la nuit devenir plus intense.