Page:Grenier - La Mort du Juif-errant, 1857.djvu/112

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Puis ces voix de la terre et ces accents du ciel,
Unissant leurs accords en chœur universel,
Reprenaient à la fois comme un conseil suprême :
« À genoux ! à genoux ! Laisse là le blasphème ! »

« Pâle et muet d’horreur, comme en rêve, à ces voix,
Je vis, sous les rayons de la lune, la croix
Qui s’élève au milieu de l’arène en ruine,
Me montrer sur ses bras une forme divine…
Je reconnus ce front d’épines couronné ;
Sous un regard divin je fus comme enchaîné ;
Puis une voix, hélas ! qui m’était trop connue,
Montant dans le silence et dans la nuit émue,
Jusqu’au fond de mon cœur vint me dire à son tour :
« Pourquoi me fuir ? Ton seul refuge est mon amour. »