Page:Grenier - La Mort du Juif-errant, 1857.djvu/116

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Car Dieu du genre humain m’a fait le fossoyeur.
Je les vois partir tous pour un monde meilleur ;
Mais avant, je leur montre à travers leurs souffrances,
Dans toute sa beauté rayonnant d’espérances,
La mort, ce doux sommeil, ce plus grand des bienfaits,
Que le ciel aux humains ait départi jamais.

« Voilà ce que les jours ont appris à mon âme.
J’ignore quand des miens se dénouera la trame.
Je respecte de Dieu l’insondable secret :
Quel qu’il soit, je révère à genoux son décret.
Sans doute il me condamne à vivre solitaire,
Jusqu’à ce que brisant le globe de la terre,
Il rassemble à ses pieds les générations,