Page:Grenier - La Mort du Juif-errant, 1857.djvu/51

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— Pourquoi ne pas parler ? dis-je alors ; qui t’arrête ?
Nous ne pourrions dormir au bruit de la tempête.
Puisque le ciel refuse à nos yeux le repos,
Abrège cette nuit par tes sages propos.
Avant qu’aux cieux le calme ou le jour ne renaisse,
Tu peux par tes récits instruire ma jeunesse.
Le moindre voyageur de retour chez les siens
A de quoi défrayer les plus longs entretiens.
Et toi, qui tant de fois, sans trêve et solitaire,
Voyageur éternel, as parcouru la terre,
De quels temps, de quels cieux, n’es-tu pas le témoin ?
Voyager ! voyager ! le bonheur est au loin !
Faire comme la nue, ou bien l’oiseau qui passe ;
Dévorer de ses yeux et de ses pieds l’espace ;
Voir des lieux, des climats et des peuples divers ;