Page:Grenier - La Mort du Juif-errant, 1857.djvu/52

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Conquérir en courant cet immense univers ;
Et rapporter, enfin comme dépouille opime
La beauté qui fleurit partout, quel lot sublime !
Hélas ! le mien fut autre, et ce rêve de feu
M’a consumé dans l’ombre où m’avait cloué Dieu.

— Console-toi, dit-il ; la terre est si petite,
Que ton ardent désir se fût calmé bien vite.
Pour trouver la beauté que tu cherches si loin,
De traverser les mers il n’est guère besoin.
Ouvre tes yeux, regarde ! un coin de la nature
T’offre tout l’univers comme en miniature.
Ne vois-tu pas le ciel de partout ? Dans l’éther,
La nuit, n’entends-tu pas les sphères palpiter,
Tandis que sous tes pieds chaque herbe abrite un monde ?