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Dieu m’éprouve ; il m’appelle, et le monde m’attend. »

« Une joie indicible inonda ma poitrine.
J’y crus sentir monter une sève divine ;
Et plein de ces pensers, ivre d’un fol orgueil,
De mon humble maison je regagnai le seuil.

« Dieu m’y laissa longtemps savourer ce doux rêve ;
Mais enfin sa justice allait tirer le glaive,
Et me frapper dans tout ce que j’avais de cher :
Mon premier châtiment m’attendait dans ma chair.

« Les jours avaient marché, laissant sur leur passage
À tous les fronts mortels un trop visible outrage.