Page:Grenier - La Mort du Juif-errant, 1857.djvu/71

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« Je t’ai dit que mes fils étaient devenus vieux ;
Ma jeunesse étonnait leurs regards envieux.
Plus tard, à la surprise il se mêla l’effroi.
Leurs cœurs de plus en plus se fermèrent pour moi ;
Je n’étais plus pour eux qu’un obstacle, une gêne.
Leur révolte à la fin grandit jusqu’à la haine.
Je croyais toucher là le comble de l’horreur.
Rien n’arrêta bientôt leur rage et leur fureur,
Et la cupidité, mordant ces cœurs avides,
Les gonfla du venin des complots parricides.
Tu frémis… mais attends ; tu seras père un jour ;
Ton cœur s’élargira pour cet immense amour.
Alors, si mon récit te revient d’aventure,
Alors tu comprendras quelle fut ma torture !