Page:Grenier - La Mort du Juif-errant, 1857.djvu/77

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Tous les regards surpris me disaient au passage :
« Pourquoi n’es-tu pas mort avec ceux de ton âge ? »
Ou : « Pourquoi les tombeaux sont-ils si mal fermés ? »
Et mille étranges bruits de vérité semés
Circulant sourdement préparaient la tempête
Que le peuple crédule amassait sur ma tête.

« Les chrétiens, dont l’essaim s’était multiplié
Et grandissait toujours, n’avaient pas oublié
La malédiction qu’à son heure suprême
Le Maître avait laissé tomber sur mon front blême.
J’étais entre leurs mains un miracle de plus,
Une preuve vivante en faveur de Jésus.
Le Sanhédrin s’émut ; le Temple prit l’alarme.
Ces vieillards cauteleux avaient compris quelle arme