Page:Grenier - La Mort du Juif-errant, 1857.djvu/91

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L’orgueil encor saignant de cette autre torture,
Je partis, j’allai voir si des bords plus lointains
Ne me réservaient pas de plus heureux destins.
Mais Rome était l’empire, et l’empire la terre ;
Et j’eus beau reculer mon exil volontaire,
Même aux confins du monde, après un certain temps,
Il me fallait subir ces mépris insultants,
Ce vide inexorable et cette horreur fatale
Dont j’avais tant souffert sur ma terre natale.
 
« Ainsi je dus traîner et mes jours et mes nuits
Dans un cercle sans fin de misère et d’ennuis !

« Puisque l’ambition se dérobait si vite,
Et, comme ce fruit né près du lac Asphaltite,