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NOTICE SUR GBISIER.

d’Hippolyte (heureux temps où un récit pareil vous rendait illustre !), Florence lui avait donné des leçons, et peu s’en fallut qu’au lieu d’avoir à raconter aujourd’hui les succès de Grîsier^ nous n’ayons à battre des mains pour saluer Philoclète ou Tancrède. Vous ne voulez pas le suivre dans les divers états de lEurope. Sa course Tut rapide et glorieuse. Dans la capitale des Czars, un véritable maître d escrime était presque une nouveauté. MM. Siwerbruck et Prévost honoraient cette profession par leurs talents ; mais, renfermés dans leurs salles, jamais ils n’avaient donné le spectacle si intéressant d’un assaut. — Grisier le premier convia les Russes à cette fête ; la foule s’y rendit, le succès fut conquis Tépée à la main. Le comte de Laferronays , notre ambassadeur, remercia son compatriote triomphant, et lui confia son fils ; toute la noblesse russe imita cet exemple.

Un pèlerinage à Moscou devait tenter Grisier, il ne pouvait manquer d’aller visiter la ville impériale, dont l’incendie éclaira nos premiers revers. La réputation du professeur l’avait devancé dans cette vieille capitale , à laquelle les Romanoff ont préféré Pétersbourg. La souscription en sa faveur, déjà remplie dans cette dernière ville, fut doublée dans la ville sainte. Protecteur généreux des arts, le gouverneur, prince Gallitzin, avait par une insigne faveur permis à Grisier de donner son assaut dans le thcûtre impérial ; le Kremlin retentit des applaudissements donnés a un Français ; notre professeur tirait vis-i-vis le portrait de Rostopchin. L’impératrice annonçait au grand duc Nicolas la mort d’Alexandre.