Aller au contenu

Page:Grousset - Histoire de la philosophie orientale, 1923.djvu/12

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
8
histoire de la philosophie orientale

logique de la pensée orientale depuis ses premiers postulats jusqu’à ses ultimes conclusions. Indépendamment de l’intérêt propre qu’il comporte, un tel spectacle nous paraît susceptible d’enseignements dont la philosophie occidentale elle-même peut faire son profit.

On pourra s’étonner que nous n’ayons pas fait figurer dans ce tableau la pensée musulmane. C’est que la philosophie arabe n’est qu’une branche de la philosophie grecque. Fârâbî, Avicenne, Ghazâli lui-même et Averroès, se rattachent à Platon et à Aristote et non pas au génie de l’Orient. Nous ne pouvons, sur ce point que renvoyer le lecteur aux savants et élégants ouvrages du baron Carra de Vaux.

D’autre part l’auteur a le devoir de s’expliquer sur le plan adopté. Il fallait, ou classer les systèmes indiens dans l’ordre chronologique de leur développement, ou s’en tenir à une classification logique, fondée sur les affinités des diverses doctrines. C’est à cette seconde méthode que l’auteur s’est arrêté, étudiant d’abord les Upanishads et les systèmes qui sont dans la ligne des Upanishads : Védânta, mysticisme vichnouite etc., puis les systèmes rationalistes, Vaiçeshika et Sâmkhya, et enfin le Bouddhisme qui, né dans la même atmosphère que le Sâmkhya, a suivi une évolution originale.

Il faut reconnaître que cette méthode n’est pas sans inconvénient, au moins en apparence. Si en effet le Védânta, comme son nom l’indique, est bien la suite logique, la « terminaison » du Veda, c’est-à-dire des Upanishads, il s’en faut qu’il ait immédiatement succédé à celles-ci. Entre les Upanishads (VIIe-Ve siècle avant J.-C.) et les Brahma-sûtras (Iersiècle de notre ère) s’étend