Page:Guizot - Collection des mémoires relatifs à l'histoire de France, 1823.djvu/141

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qu’il accomplisse les promesses de ce nomxxxviii, et qu’il parvienne à la meure puissance que celui qui l’a autrefois porté. » Le mystère célébré, il invita l’enfant à un festin, et le combla de beaucoup de présens. Le roi en fut invité à son tour, et le quitta après en avoir aussi reçu plusieurs dons, puis retourna à la ville de Châlons.

Arédiusxxxix, rappelé de Dieu, quitta la terre cette année, et passa dans le ciel. Il était natif de la ville de Limoges, et sorti de parens qui n’étaient pas des moindres du pays, et y avaient tout à fait rang d’hommes libres. Envoyé au roi Théodebert, il fut attaché au palais. En ce temps, la ville de Trêves avait pour évêque Nicet, homme d’une grande sainteté, non seulement d’une admirable éloquence dans la prédication, mais très célèbre aussi parmi le peuple par ses bonnes œuvres et ses œuvres merveilleuses. Rencontrant le jeune homme au palais du roi, et remarquant dans sa figure je ne sais quoi de divin, il lui ordonna de le suivre. Celui-ci quitta le palais du roi, et le suivit. Lorsqu’ils furent arrivés dans sa cellule, et eurent parlé des choses de Dieu, l’adolescent demanda au bienheureux évêque de le corriger, de l’instruire, de l’éclairer, et de l’exercer dans la connaissance des livres divins. Tandis qu’il demeurait avec l’évêque, se livrant avec ardeur à cette étude, et déjà tonsuré, il arriva qu’un jour que les élèves chantaient des psaumes dans la cathédrale, une colombe descendit de la voûte, et, voltigeant légèrement autour de lui, s’alla placer sur sa tête, indiquant par-là, selon moi, qu’il était déjà rempli de la grâce du Saint-Esprit. Lui s’efforçant de l’écarter, non sans une honte mo-