Page:Guizot - Collection des mémoires relatifs à l'histoire de France, Tome 1, 1823.djvu/444

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dirent : « Il n’y a rien de commun entre nous et ton Martin que dans toutes les affaires tu mets toujours vainement en avant ; mais toi et eux vous allez payer l’amende, pour avoir négligé les ordres du roi. » En disant ces mots, l’homme entra dans le vestibule de la maison. Aussitôt il tomba frappé de douleur, et commença à souffrir amèrement. S’étant tourné vers l’agent de l’église, il lui dit d’une voix lamentable : « Je te prie de faire sur moi le signe de la croix, et d’invoquer le nom de saint Martin. Je reconnais la grandeur de son pouvoir ; car en entrant dans le vestibule, j’ai vu un vieillard tenant dans sa main un arbre qui étendant bientôt ses branches a couvert tout le vestibule. Une de ces branches m’a touché, et troublé du coup, je suis tombé. » Et appelant les siens, il leur demanda de le mettre dehors. Étant sorti, il commença à invoquer avec ardeur le nom de saint Martin. Alors il éprouva quelque soulagement et fut guéri.

Didierxliii se renferma avec ses biens dans un fort. Waddon, intendant de la maison de Rigonthe, passa auprès de la reine Brunehault qui le reçut, et le congédia avec des présents et des faveurs. Chariulf gagna la basilique de Saint-Martin.

Il y avait dans ce temps une femme qui avait un esprit de Python, et qui valait par ses divinations beaucoup d’argent à ses maîtres ; elle parvint telle-

    qui cultivaient les terres des églises ; mais le clergé s’efforçait constamment de s’assurer cette exemption, soit par des concessions particulières, soit par l’autorité de la coutume ; et ce ne fût pas une des moindres causes qui rendirent sa protection chère au peuple, et le sort de ses serviteurs moins fâcheux que celui des cultivateurs de terres laïques.