Page:Guizot - Sir Robert Peel, 1859.djvu/12

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et à l’industrie. Son grand-père commença et son père acheva, dans la fabrication des étoffes de coton, me fortune immense ; et lorsqu’en 1790 le premier sir Robert Peel entra poür la première fois dans la chambre des Communes, élu par cette même petite ville de Tamworth qui, depuis cette époque, y a constamment envoyé le père, le fils et le petit-fils, il était l’un des plus riches comme des plus habiles manufacturiers de l’Angleterre. Aussi honnête que riche, il prit en haine comme en effroi le mouvement révolutionnaire, s’engagea avec passion dans le parti qui le combattait, et mit au service de M. Pitt sa fortune et sa vertu, ses terreurs et son courage. Le 11 décembre 1792, il provoqua dans la ville de Manchester un grand meeting de maîtres et d’ouvriers pour former une association vouée au maintien jle l’ordre légal et Constitutionnel : « Il est temps, dit-il dans cette réunion, que le peuple sorte de sa léthargie, car il y a des incendiaires dans le pays. » Ce peuple conservateur commit, en se dispersant, quelques désordres qui furent vivement dénoncés dans la chambre des Communes par un jeune aristocrate libéral, lord Howick, depuis lord Grey. M. Peel soutint les ouvriers ses amis, et sommé de nommér les incendiaires qu’il avait indiqués, il s’en défendit en disant : « Je n’ai fait que crier : Dieu sauve le roi ! » La grande majorité de la population de Manchester se rallia autour de lui, « et cette ville, dit l’un des biographes de son fils, qui avait eu d’abord deux partis, les pittistes et les foxistes, n’en eut