Page:Guyot Desfontaines - La Voltairomanie.djvu/28

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fera bientôt la guerre à toutes les Académies, & il détrônera tous les Sçavans pour ſe mettre à leur place. Ne ſe prétend-t’il pas auſſi grand Poëte que M. Rouſſeau ? N’a-t’il pas tâché de dégrader tous nos Auteurs dans ſon Temple du Goût ? Eſt-ce un Ceſar ? Eſt-ce un Pompée ?
Nec quemquam jam ferre poteſt Caſarve priorem, Pompeiusve parem

Lucan.

Cependant on dit que V. eſt à 45 ans auſſi ſçavant, (& auſſi ſage) qu’à vingt. C’eſt de quoi on ne peut douter. Appliquons-lui, docte febricitans, de l’Epitaphe du P. Hardoüin, rapportée dans le Nouvelliſte du Parnaſſe, ſi toutefois il eſt permis de lui appliquer ce qui convient à un fou ſçavant, & non à un fou charlatan, ou à un harmonieux Energumène.

Mais j’oublie que c’eſt trop me rabaiſſer, que de répondre à la Littérature du Libelle de V. & je ne ſonge pas que j’avois réſolu de ne lui oppoſer ſur ce point qu’un ſouverain mépris. D’ailleurs l’article que je viens de traiter, eſt peut-être trop ſérieux, & vous intéreſſe peu. Pour vous dédommager, Monsieur, je vais vous faire part d'un Epigramme compoſée depuis peu par un de nos bons amis, au ſujet des impertinences