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plan manquait alors à la république des lettres. Malheureusement Tricaud n’était pas à la hauteur de la tâche qu’il s’imposait. Voici comment le Journal des Savants s’exprime sur le premier de ses Essais : « Celui qui s’est donné la peine de faire cette petite compilation promet d’en donner une tous les mois ; il n’aura pas grande peine : il ne lit point les livres dont il parle ; il tire ce qu’il en dit des auteurs modernes, qu’il copie, en y ajoutant beaucoup de fautes de sa façon… Il pourra fort aisément exécuter le dessein qu’il s’est proposé en mettant en pièces le Dictionnaire de Moréri et celui de Bayle, et en jetant les yeux de temps en temps sur quelques bibliographes. »

Des critiques du journal de l’abbé Tricaud ont été publiées par Pelhestre et l’abbé Faydit, sous les titres de Remarques critiques, et de Supplément aux Essais de Littérature.

On sait avec quel succès Debure le jeune réalisa, cinquante ans plus tard, le projet que l’abbé Tricaud n’avait fait pour ainsi dire qu’indiquer.

En 1705, Tricaud entreprit, de concert avec le P. Hugo, depuis évêque de Ptolémaïde, un nouveau Journal littéraire, qui était dans le goût des Essais de Littérature, mais avec plus de mordant, et qui fut supprimé après le septième numéro.