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que le demande le genre didactique. Ce qui charme le plus, c’est le caractère de probité et d’honneur qui règne dans cette Bibliothèque, ainsi que l’impartialité, si souvent promise et presque toujours violée par les journalistes »

Le Nouvelliste du Parnasse se montre moins indulgent pour la forme de ce recueil, tout en en reconnaissant l’incontestable utilité ; il paraît surtout blessé de ce qu’il appelle la bassesse des rédacteurs. « Les auteurs de cette Bibliothèque, dit-il, après avoir voué une impartialité constante, s’engagent solennellement à ne point faire les controversistes, et, afin de ne laisser aucun doute, ils déclarent, avec une franchise peu italienne, que deux motifs solides les empêcheront toujours de donner l’essor à leur zèle pour la religion protestante : 1o l’envie de faire entrer leur journal dans les pays d’inquisition ; 2o l’attention du libraire qui le débite à ne rien laisser échapper de trop libre. Voilà donc un journal soumis à un censeur fort éclairé ; les termes dont se servent à ce sujet les Bibliothécaires, non pas italiens, mais suisses, mériteraient d’être rapportés. On n’a jamais plus vanté le pouvoir typographique ; mais je ne sais si tant de bassesse formera un préjugé avantageux aux journalistes. — Cependant, ajoute Desfontaines, malgré la sagacité du libraire, pour me servir des termes de la préface, il échappe de temps en temps