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on le voit bien. » En ayant été instruit, Suard écrivit aussitôt à M. Le Noir :


J’ai eu connaissance d’un paragraphe que M. Pierre-Augustin Caron de Beaumarchais m’a consacré dans la préface de son Figaro, et j’y ai trouvé son exactitude accoutumée.

Il dit…

J’espère de la bienveillance et de la justice de M. le lieutenant général de police qu’il voudra bien communiquer mes observations à M. de Beaumarchais, et exiger de lui qu’en me faisant l’honneur de citer mes paroles, il ne me fasse dire que ce que j’ai dit[1].


Enfin on ne voyait dans les bureaux de MM. Martin et Cauchy que des muses qui se battaient tous les jours comme des harengères. Combien de fois M. Laus de Boissy ne réclama-t-il pas contre M. Masson de Morvillier !


Voudriez-vous l’envoyer chercher et lui faire défense de rien imprimer contre moi, soit sous mon nom véritable, soit sous la dénomination injurieuse de Bos de Poissy. Il est indécent et peut-être punissable de jeter du ridicule sur un homme qui remplit des fonctions graves, nobles, et intéressantes à l’ordre public.


Toutes ces plaintes, toutes ces confidences, ne servaient souvent qu’à amuser les bureaux. Une de ces terribles coquilles, comme s’en permettent souvent les compositeurs, et quelquefois aussi les copistes, leur prêta un jour singulièrement à rire.

  1. Voy. Grimm, février 1785 ; édit. Taschereau, t. xxii, p. 262.