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« On avait prétendu que, suivant le nouveau régime, le journal ne rapporterait que des lettres signées de leurs auteurs, et cette précaution, un peu tardive, aurait évité ci-devant quelques inconvénients, attendu que tel homme qui se croit gai sous le masque ne se hasarde pas avec tant de facilité à se montrer à visage découvert. Mais ce bruit est démenti par le fait, et les plaisants pourront continuer à jouir de l’incognito, sauf à se voir punis, s’ils blessent quelqu’un, puisque leurs noms seront toujours indispensablement exigés au bas de leurs manuscrits. »

Et de fait, le Journal de Paris continua d’être, comme on dirait aujourd’hui, une tribune accessible à tous, ouverte à toutes les plaintes, à toutes les réclamations, à tous les débats. C’est là surtout ce qui fait l’intérêt de cette feuille, où venaient se répercuter tous les jours le bruit et les préoccupations, et, en quelque sorte, la physionomie de la grande ville.


Dans l’intervalle de ces deux mésaventures qui faillirent lui être fatales, le Journal de Paris en avait éprouvé une autre, que nous devons rappeler, quoiqu’elle n’ait pas eu de suites sérieuses, parce qu’elle fournit une nouvelle preuve de la circonspection à laquelle étaient tenues les feuilles publiques. Le fait est ainsi raconté dans la Correspondance se-