Page:Hegel - La Logique subjective, Ladrange, 1854.djvu/124

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
106
REMARQUES.

tendu que l’idée ou l’instinct de la vraie nature des choses guidera toujours un peu l’homme dans la recherche des mots ou des idées, comme il dirige aussi le premier anatomiste en lui faisant pressentir qu’il vaut mieux couper ici que là ; mais tous les deux commettent nécessairement des fautes dont la plus grande est peut-être la nécessité de diviser ou de décomposer ce qui est un tout.

On n’a point encore entrepris de séparer le vrai du faux dans l’établissement primitif du langage. Les recherches grammatico-étymologiques des modernes et beaucoup de ces aperçus naïfs que l’on rencontre chez les anciens, plus près que nous, sinon de l’origine, du moins de la renaissance des lettres au moyen âge, peuvent être considérés comme le prélude à ce qu’il faudrait faire. Ces travaux seront d’un grand secours à la philosophie qui devrait les prendre sérieusement à cœur, les combiner et en tirer toutes les conséquences possibles, au lieu de les négliger comme elle l’a fait jusqu’ici, non par dédain, mais au contraire, par trop de courtoisie, supposant parfait ce qu’a fait le langage, et ne doutant que d’elle-même.

II.

La seconde question, ayant pour but d’obliger les idées à rendre compte de leur existence, sera donc la critique raisonnée, non point d’une langue particulière, mais du langage en général. La philosophie n’est peut-être pas autre chose, et elle a d’autant moins besoin de s’en ex-