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REMARQUES.

suivent et nous accompagnent toujours, parce qu’elles sont comme la méthode ou la loi suivant laquelle Dieu s’est manifesté dans le monde, en commençant par s’éloigner de. lui-même pour y revenir ensuite après ce long détour. La matière est bien réellement dans la nature la première forme de cette manifestation de Dieu, mais le temps et l’espace n’en continuent pas moins à dominer toute la création, non-seulement dans l’ordre inférieur des existences, mais aussi dans les ordres plus relevés, puisqu’ils soumettent à leur empire l’intelligence elle-même, qui, pour ce motif, n’est point encore l’absolu, comme le supposait Hegel.

V.

Il est presque superflu de remarquer que Kant a réellement débuté par les catégories de temps et d’espace ; mais il est curieux de montrer que les théories philosophiques même les plus abstraites doivent nécessairement commencer par là. Car pour comprendre l’infinie variété des choses qui existent dans le monde, le philosophe, cherchant une idée qui puisse embrasser cette variété infinie, nous fait voir que cette idée se développe dans toutes les formes où le conduit successivement sa théorie. Or, cette idée de développement n’est autre chose que la notion même de l’espace et du temps, dans lesquels nous voyons le germe ou l’œuf se développer pour devenir plante ou animal, ou bien la seule notion du temps dans lequel ce qui existe peul seul aussi se développer. Car il est évident que si nous