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REMARQUES.

idées nous viennent par reflet, c’est-à-dire par renvoi du moi au non-moi lorsque ce dernier est une individualité comme nous. Mais il serait puéril de vouloir prouver plus longuement que l’homme est sans cesse en rapport avec ce qui l’entoure, et dont, pour ce motif, il se sent toujours plus ou moins dépendant. Nous savons très-bien, d’autre part, que l’homme est libre, et cependant que la détermination de sa volonté est dirigée par des penchants ou instincts, qu’il reçoit, non de lui-même, mais de la nature, et qui font que certains devoirs lui sont plus pénibles que d’autres, et que certains individus ont des inclinations différentes. Là encore, le moi se sent dépendant du non-moi. Or, une existence qui dépend d’une autre n’a pas le droit de se dire un sujet, puisqu’elle n’est sous ce rapport qu’un attribut de celle dont elle dépend. Nous sommes donc forcés d’avouer en dernier lieu, qu’il n’y a qu’un sujet qui est Dieu, dont tous les autres sujets ne sont que les prédicats ou qualités, plus ou moins libres à son égard sans pouvoir l’être entièrement.

Ainsi que nous le supposions tout à l’heure en commençant, ce n’est donc point l’existence d’une unité ou centralité absolue, qui donne à la langue dans certains cas, comme dans celui de l’homme, par exemple, le droit de poser un sujet, droit dont elle aurait abusé dans d’autres cas ; mais c’est seulement un degré plus ou moins grand de substantialité ou de centralité, que nous apercevons en réalité et qui fait la différence entre les choses qui ont le droit d’être appelées sujets et celles qui ne l’ont point. Or, cette substantialité se trouve