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DES JUGEMENTS.

dividuelle. Par là les rôles du sujet et du prédicat cessent d’être différents ; le général et l’individuel peuvent se substituer l’un à l’autre. Mais, quand nous disons tous les corps sont élastiques, ou quand la généralité entre expressément dans le sujet, ce n’est plus un fait que. nous exprimons, c’est une nécessité ; ce n’est plus seulement un jugement d’aperception ni même de réflexion que nous formulons, c’est un jugement qui porte en lui-même sa nécessité. Ce nouveau progrès ou ce passage du jugement réfléchi au jugement nécessaire est déjà pressenti dans le langage commun qui sait fort bien que ce que l’on peut dire de tous les individus convient nécessairement à l’espèce, et se trouve revêtu pour ce motif d’un caractère de nécessité. Nous disons tous les hommes, toutes les plantes, aussi volontiers que nous disons l’homme, la plante, et ces deux locutions traduisent également un jugement nécessaire. C’est ainsi que les jugements réfléchis tendent par eux-mêmes à se corriger et à se compléter, ou à se transformer en jugements nécessaires.

III. — jugements nécessaires.

Dans les jugements de cette forme, le sujet et le prédicat ont entre eux des rapports si intimes que l’un est