Page:Henri IV - Lettres Missives - Tome1.djvu/518

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suivys ne recherchez pour raison de ce, ains en demeurer quictes et deschargez, nonobstant le dict jugement. À ceste cause (sçaichant combien vous avez en recommandation l’execution de l’edict de pacification et observation des articles de la dicte conference, et que, si la passion et mauvaise affection conceue par la dicte vefve contre les habitans de la dicte ville avoit lieu, la pluspart de l’une et de l’autre religion en souffriroyent, et, outre la mauvaise consequence qui s’en ensuivroit au prejudice du service du Roy mon seigneur et du public, j’en demeureroys grandement interessé, en ce que par cy-aprés on n’auroit esgard aux adveuz qu’il m’a esté permis de bailler par les dictz edictz de pacification et articles des conferences) je vous prie bien affectueusement, Messrs vouloyr bien et meurement considerer l’importance de cest affaire, sans vous arrester à la precipitation et importunité que la dicte vefve et autres, faisant pour elle, vous en pourroyent faire, de maniere que les dictz prisonniers puissent estre mis en liberté. Et oultre qu’en ce faisant vous ferez d’aultant plus paroistre l’integrité et droicture de vostre compaignie en l’administration de la justice, je participeray au bien qui en succedera, pour vous en sçavoir tout le bon gré que vous sçauriez desirer de moy : qui prie Dieu, Messrs, vous avoir en sa saincte garde. De Nerac, ce xxve jour d’octobre 1582.

Vostre bien affectionné amy,


HENRY.


[1] Je vous prie, Messrs, de bien adviser à ce faict et à ce qui en peult ensuivre, au prejudice du service du Roy mon seigneur, si les articles de la conferance ne sont effectuez pour ce regard, et les aultres declarations que le Roy a faict sur tels et semblables cas, tant pour le general que pour mon particulier.

  1. Ce post-scriptum est de la main du roi.