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LETTRES MISSIVES


Car je ne vois point encores que le roy dllîlspagne prenne le chemin de faire reparer l’injure qui a esté faicte à mon ambassadeur ny de faire mieulx traicter mes dicts subjects traiicquans, lesquels continuent d’estre plus —mal traictez par ses olliciers qu’ils nlestoient en temps de guerre. Le s' dé la Pnochepot n’avoit encores pris congé de luy, le XIXe du mois passé, `parce que le nonce du Pape, qui reside auprés du dict roy, l’avoit prié de difierer deux ou trois jours à ce faire, _ dedans lesquels il esperoit d’accommoder les allaires : à quoy le dict _s’ de la Bochepot estoit condescendu, pour justilier tousjours davan- tage sa procedure et ce qui en succedera. Sur cela, j’ay estimé deb- voir faire le voyage en ceste province, que j’avois projecté il y a longtemps, pour visiter les places d’icelle, faire advancer les fOI'l§lH- cations et les munir comme elles doibvent estre, allin, s’il Faut rentrer en guerre (ce que j'esviteray tant que je pourrois), [que] je ne sois surpris de ce costé, mes voisins y estant armcz comme ils sont ; car ils ont assemblé toutes leurs forces de part et d’autre, les archiducs pour prendre la ville d’Ostende, et la royne d’Angleterre et les Estats des provinces unies des Pays-Bas pour la deliendre. Vous verres par, i un petit memoire que je vous envoie, faict par un cappitaine françois qui est dedans la place, qui est experimenté et advisé soldat, quelle opinion il a du succés du dict siege ; et toutesfois les dicts archiducs s’y opiniastrent plus que jamais, se promettans d’en avoir bonne isseue. Quant à moy, je les regarderay faire : qui sera leur rendre ce qu’ils 1l1loI1ll aultrciois presté ; et croy, si vous arrivés auprés de moy à la fin du mois de septembre, comme vous me promettés par vostre dicte lettre, que vous y serés à temps encores pour juger des coups, car, en verité, je ne pense pasque la place soit prise si tost. le fais estat de demeurer en ceste ville (où j’arrivay hier au soir) dix ou douze jours pour en avoir Yesbattement, car on en peut avoir nou- - velles en un jour, et pouvons compter d’icy les canonades qui s’y donnent largement, ainsy que vous verrés par le dict memoire ; et- si je n’estois pressé des couches de la Hoyne ma femme, aux- quelles je desire me trouver, je ne partirois de ceste ville que ce