Page:Histoire de Notre-Dame de France - Adrien Nampon (1868).djvu/18

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CHAPITRE PREMIER

Origine de l’Œuvre.


Il est au sein des monts, sous une roche inculte,
Vierge, une cité célèbre par ton culte,
Depuis les jours sans nombre où ses volcans éteints
Pour la première fois virent l’image sainte,
Que d’obscurs pèlerins dans son heureuse enceinte,

Portèrent des climats lointains.

Là, parmi tous ces pics, qui sur la ville antique
Dessinent dans les airs leur forme fantastique,
Il en est un surtout qu’on renomme en tous lieux.
La terre en a reçu les puissantes racines
Et son altier sommet couronné de ruines

Semble se perdre dans les cieux.

Voilà le piédestal qu’on t’a choisi pour trône.
Ah ! celui-là du moins, ô céleste Patronne !
Des volages mortels peut défier l’affront :
Son pied large et profond, qui trempe dans la lave,
Rirait de leurs efforts ; et la foudre qu’il brave

Tonne sans entamer son front.

Et quel bras contre toi se tournerait sans crainte ?
L’on verrait, ranimant leur cendre mal éteinte,
Les volcans entr’ouvrir leur gouffre menaçant ;
Et le grand Duguesclin, le vaillant connétable,
Dont ce sol garde encor la tombe redoutable,

Se lèverait en frémissant[1].


La statue de Notre-Dame de France est si bien faite pour le rocher qui lui sert de base, la basilique

  1. Notre-Dame de France. Ode, par Léon Valéry, couronnée par l’Académie des Jeux Floraux, en 1858.