Page:Histoire de Notre-Dame de France - Adrien Nampon (1868).djvu/20

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Une charte de Louis-le-Gros, datée de 1134, donne à l’évêque Humbert la cité d’Anis ou du Puy, avec le château de Corneille ; Louis-le-Jeune la confirme en 1146. Au XVIe siècle, le château fut fortifié, muni d’un pont-levis et armé de plusieurs pièces d’artillerie. En 1582, on posa une cloche d’alarme sur le sommet du rocher, où fut bâtie une enceinte de murs crénelés. Le 10 décembre 1589 et les jours suivants, un feu continuel d’artillerie bien nourri était échangé entre le château de Corneille d’une part, et, de l’autre, les forts d’Espaly, de Polignac et de Saint-Marcel. Et pourquoi cette lutte meurtrière ? C’est que l’évêque Antoine de Senecterre avait reconnu Henri IV pour roi de France, avant d’avoir obtenu le bon plaisir des ligueurs, maîtres de la ville.

Il était temps de remplacer la cloche d’alarme et même la girouette inoffensive par un symbole de concorde et de paix. Il était temps de substituer aux canons braqués contre le château épiscopal des canons transformés par le feu en objet d’art, en statue religieuse. Il était temps d’élever près de Notre-Dame, sur le piédestal que le Créateur lui-même nous avait fourni, un monument qui fût en rapport avec la beauté de notre site, la constance de notre foi et les exigences de notre histoire.

Aussi était-ce pour les habitants de la ville de Notre-Dame comme un désir inné de voir toutes les beautés naturelles et artistiques qui abondent