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fance. Suivant la tradition, le jeune Giovanni Gaetano degli Orsini (Jean Cajetan des Ursins), romain, aurait été élevé à Hautecombe[1], bien qu’il ne prît point l’habit cistercien. Élu pape à Viterbe, le 25 novembre 1277, il mourut, après un court pontificat, d’une attaque d’apoplexie, au château de Suriano, dans le diocèse de Viterbe, le 22 août 1280. Il unissait à une science profonde une prudence extrême, qui l’avait fait surnommer, pendant son cardinalat, Cardinalis compositus. Une de ses principales préoccupations fut la conversion des infidèles ; il envoya, dans ce but, des légats à l’empereur d’Orient et des missionnaires jusiju’en Tartarie. Comme souverain temporel, il fut un ardent adversaire de Charles d’Anjou, roi de Sicile. Sa mort précéda de deux ans les Vêpres siciliennes.

Pendant son pontificat, une demande assez curieuse de dispenses matrimoniales lui fut présentée par Guillaume du Châtelard, frère de Pierre, archevêque de Tarentaise. L’examen de ces dispenses fut confié, en souvenir du monastère où il avait passé ses premières années, à l’abbé d’Hautecombe qui, de concert avec l’évêque d’Aoste et le gardien des Frères mineurs de Chambéry, devait juger de cette demande[2].

  1. Nous avons vu, dans Gérold d’Allinges, un autre exemple de même fait. Suprà, p. 134.
  2. Mém. Soc. sav. d’hist., t. V, p. xv et suiv.