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gros tournois, qu’il possédait sur la leyde de Chambéry, et en reçut en échange une pareille somme sur les droits qui revenaient un comte dans les servis dus par les syndics à raison des fours, suivant l’acte précédent. De sorte qu’à partir de ce moment, la ville devait 63 florins à l’abbaye d’Hautecombe et 15 au comte.

La ville de Chambéry, à ce qu’il paraît, avait mal calculé les conséquences de l’albergemeat de 1349. Les frais d’entretien des fours, la difficulté de les affermer dans les années de peste ou de disette, furent tels que, dès 1360, elle refusa presque constamment de payer le servis. En 1362, les syndics ayant persisté dans leur refus, ils furent excommuniés. Il leur fallut faire beaucoup de démarches et subir plusieurs comparutions devant l’évêque de Belley pour être relevés de cette censure, qui dura depuis le 6 septembre 1362 jusqu’au 10 avril 1363. Néanmoins, le servis était trop onéreux ; après bien des discussions, un arrangement intervint entre l’abbé d’Hautecombe et les syndics. L’abbé, usant d’une certaine autorisation accordée à son monastère d’aliéner diverses propriétés, réduisit de 30 florins la rente annuelle des fours, et les 50 florins restant durent être payés annuellement à raison de 15 entre les mains du comte et de 35 à l’abbaye. Cet accord fut consenti moyennant le payement fait par la ville d’une autre somme de 450 florins. L’acte passé à cette occasion, le fut à Hautecombe, le 29 juin 1368, par Me Cohenno, notaire, en présence d’Antoine de La Conche, sacristain d’Aix ; Pierre d’Orlier et Antoine de Montfalcon, damoiseaux, etc.[1].

Peu d’années après avoir associé le comte de Savoie et la ville de Chambéry à la possession de ses fours, l’abbé

  1. Chapperon, Chambéry au XIVe siècle, p. 494.