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ce dernier, outre la pension habituelle, 4 coupes de froment, mesure de Rumilly, pour « tous droits prétendus de nouvellets[1]. »

L’année qui suivit cette transaction (1678), une autre difficulté se présenta sur les droits réciproques de l’abbaye et du seigneur de Cessens. Un mémoire fut rédigé, et il en résulta que le seigneur de Cessens revendiquait des droits non-seulement sur les biens, mais encore sur les domestiques du monastère.

Nous ne savons quel fut le résultat de ces prétentions ni même si elles étaient réglées, lorsque surgit un différend entre les mêmes personnages, le seigneur de Saint-Innocent et le marquis de La Serraz, relativement à la pêche du lac, dans les circonstances suivantes :

Le 31 mai 1680, Victor-Amédée II avait remis et albergé au nouveau seigneur de Cessens, Claude Carron[2], le droit de pêche dans lac du Bourget et le long de sa terre de Cessens, sous le servis annuel de 15 lavarets. Cette concession souleva des difficultés de la part des seigneurs riverains qui prétendaient avoir des droits semblables. Divers accords intervinrent : premièrement, le 10 août 1680, avec le marquis de La Serraz, en faveur de qui le comte de Cessens renonça à pêcher au-delà du Jet, soit cellier de Poinçon, qui sépare les terres de Chàtillon et de Cessens ; ensuite avec le seigneur de Saint-Innocent, et on convint que les limites seraient plantées à la Bauffa, promontoire s’élevant au nord de Brison. Enfin, par un traité

  1. Cet acte transactionnel fut reçu par les notaires Vallet Jean et Vallet Maxime, à Chambéry, le 12 février 1677.
  2. Le 28 novembre 1677, Claude Carron, contrôleur général des finances et conseiller d’État, acquiert la terre de Cessens. Jeanne-Baptiste de Savoie érige cette terre en baronnie, le 11 février 1678, et en comté, le 22 janvier 1682. (De Loche, Hist. de Grésy.)