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et du peuple, qui perdirent en lui un protecteur et un père[1].

Sa mort laissa vacantes cinq abbayes :

Celle de Saint-Michel de la Cluse ;

Celle d’Aulps, dont il était abbé commendataire depuis la résignation qu’en fit son frère naturel, dom Gabriel de Savoie, en 1645 ;

Celle d’Hautecombe ;

Celle de Saint-Bénigne, dans le diocèse d’Ivrée ;

Celle de Caseneuve, dans le diocèse de Saluces.

La plus importante était, sans contredit, celle de Saint-Michel de la Cluse ou de l’Étoile, qui s’élève sur un roc escarpé dominant le bourg de Saint-Ambroise, dans la vallée de Suse. Fondée au xe siècle par un puissant seigneur d’Auvergne, Hugues de Montboisier dit le Décousu, elle subit, avant l’avènement de dom Antoine de Savoie, bien des vicissitudes dont la plus grave fut la suppression de la communauté de bénédictins qui y résidaient et son union à la collégiale de Giaveno, en 1622. Malgré cette transformation, il y eut toujours des abbés commendataires de Saint-Michel de la Cluse[2] et leur auto-

  1. Besson, Mém. ecclés., p. 318.
    Son portrait, que l’on voit en tôle du Recueil des bulles concernant l’abbaye de Saint-Michel, a été reproduit en réduction, avec ses armoiries, dans le vol. X des Mém. de l’Acad. de Sav., 2e série, Hist. de la Sainte-Chapelle, par M. de Jussieu.
  2. Le dernier abbé avant la Révolution fut le cardinal Gerdil, nommé en 1777. Malgré la protection que son talent lui valut, à titre de philosophe, de la part des révolutionnaires français, les biens de son abbaye furent presque tous perdus. En 1817, par suite des libéralités de Victor-Emmanuel Ier, qui s’en fit le patron, Pie VII y nomma pour abbé dom César Garetti. À sa mort, Joseph Cacherano di Bricherasio le remplaça, et, après lui, Charles-Albert y appela les Pères de la Charité. (Claretta, Storia diplomatica dell’abbazia di S. Michele della Chiusa.)