Page:Histoire de l'abbaye d'Hautecombe en Savoie.djvu/424

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 410 —

et revenus de cette maison religieuse, situés dans son ressort, l’abbé-sénateur Marelli n’y fit point opposition. Par son arrêt du 13 juillet 1704, rendu sous la domination française[1], cette compagnie commit le sénateur Denis pour présider les enchères, déclara que les nouveaux fermiers payeraient leurs prix suivant ce qui serait ultérieurement ordonné et resteraient chargés des aumônes ordinaires et extraordinaires.

Les enchères eurent lieu le 18 juillet, dans la maison du sénateur-commissaire, à Chambéry, au milieu d’un grand concours. Toutes les propriétés de l’abbaye, moins celles d’Hautecombe, de Pomboz et de Saint-Gilles, furent adjugées à de nouveaux fermiers, à des prix quelque peu supérieurs aux précédents.

Cette manière de procéder, bien qu’elle émanât de la haute cour de Justice de Savoie, n’en côtoyait pas moins l’illégalité. Les anciens fermiers avaient passé des contrats réguliers avec l’abbé commendataire peu d’années auparavant ; ils avaient donné à leur bailleur, à titre d’épingles, certaines sommes qui allaient être perdues. Aussi se pourvurent-ils au Sénat pour demander une indemnité, et le sénateur Denis fut chargé « d’ouïr et régler les parties, sommairement, nonobstant opposition ni appellation quelconque. » Peu de jours après, ces arrangements eurent lieu, soit en maintenant les anciens fermiers, soit autrement ; de nouvelles conventions furent passées, et toutes ces opérations, consacrant de plus en plus l’autorité du Sénat sur l’abbaye, furent terminées le 13 août 1704. Il n’y eut que la ferme d’Hautecombe, Pomboz et Saint-Gilles qui ne furent point adjugés, le procureur général ne l’ayant

  1. Cette cinquième occupation française dura de 1703 à 1713.