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secours des personnes qui courraient quelque danger sur le lac, et il leur donne à cet effet une embarcation ; il laisse à leur piété le soin de faire des aumônes et de subvenir aux besoins spirituels des paroisses voisines[1].

Cette fondation fut complétée par le don d’un ensemble complet de vases sacrés et d’ornements sacerdotaux. L’orfèvrerie, richement ciselée et ornée de sujets en relief, venait de Paris.

A dater de ce jour, des religieux prient autour de ces tombeaux relevés.

Il restait encore beaucoup de travaux à accomplir pour décorer l’intérieur de l’église ; Charles-Félix s’occupait de tous ces détails avec une grande sollicitude. Il s’était fait construire un appartement dans un angle du monastère et il venait se reposer dans cette solitude des soucis du trône, chaque fois qu’il passait en Savoie l’époque des chaleurs. Digne fils d’Humbert le Saint, il aimait à se rendre mystérieusement, le soir, dans cette église, à se livrer pendant des heures entières à la prière ou à la méditation sur les tombes de ses aïeux[2]. Chaque séjour dans notre province, qu’il affectionnait particulièrement, était marqué par un service solennel célébré dans l’église abbatiale par l’archevêque du diocèse, entouré des principaux membres de son chapitre, et auquel assistaient toute la cour, un grand nombre de personnages invités par le roi et les principaux fonctionnaires du duché.

  1. Voir cette charte de la seconde fondation d’Hautecombe aux Documents n° 61.
  2. Jacquemoud, Description de l’abbaye d’Hautecombe.
    Après les années 1824 et 1826, pendant lesquelles Charles-Félix fit un long séjour en Savoie, il y vint encore passer une partie de l’été de 1828 et de 1830.